Dans son sillage, plusieurs autres sénateurs (principalement LR), font leur entrée au gouvernement et à des postes stratégiques. Marie-Claire Carrère-Gée devient ministre chargée “de la coordination gouvernementale”, sorte de bras droit de Michel Barnier (une fonction qui ne survivra d’ailleurs pas à ce gouvernement). Le président de la commission des Lois, François-Noël Buffet, est nommé à l’Outre-mer puis ministre délégué à l’Intérieur sous François Bayrou. Chargée du Commerce extérieur, Sophie Primas deviendra ensuite porte-parole du gouvernement Bayrou.
Nathalie Delattre est passée, elle, des Relations avec le Parlement (sous Barnier) au Tourisme (sous Bayrou), tandis que Françoise Gatel est chargée de la Ruralité. Agnès Canayer, Laurence Garnier, Philippe Tabarot ou Thani Mohamed Soilihi font aussi partie du quarteron de sénateurs et sénatrices entrant au gouvernement.
Une juste récompense pour les sénateurs de droite ? “Si vous considérez le nombre de députés LR (49 dont 7 apparentés, NDLR), évidemment qu’on est bien servis”, reconnaît l’élu Les Républicains Marc-Philippe Daubresse, l’un des piliers de la majorité sénatoriale. Avant de nuancer : “Mais si vous considérez qu’il y a deux chambres et besoin de représentants des élus locaux, nous sommes servis normalement.”
Chacun des interlocuteurs contactés par POLITICO insistent sur le fait que les sénateurs passés dans l’exécutif sont avant tout compétents et maîtrisent leurs sujets sur le bout des doigts. “Le Sénat travaille plus fort, et plus sur le fond que l’Assemblée, plus dans l’affichage politique”, insiste encore Daubresse.
Victoires sur le fond
C’est là l’autre point gagnant pour le Sénat : faire avancer ses dossiers. Depuis la dissolution, et en raison de l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, les gouvernements sont en difficulté pour faire voter des projets de loi. Et privilégient plutôt les propositions de loi (PPL), d’initiative parlementaire, notamment celles nées sur la moquette rouge du Palais du Luxembourg.
Plusieurs textes majeurs ont ainsi été défendus par l’exécutif après avoir été portés et présentés au Sénat. Exemple le plus éloquent ? La PPL sur le narcotrafic, défendue conjointement par un sénateur LR et un sénateur PS, a ainsi été reprise à leur compte par le duo Retailleau-Darmanin et votée par les deux chambres.