“C’est plus qu’un signal d’alarme, c’est une claque”, considère Christian Miele, general partner chez Headline, une société de capital-risque, qui investit dans la française Mistral AI.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a beaucoup mis en avant l’ambition de faire de l’UE un leader en matière d’innovation dans le domaine de l’IA, dans le cadre d’un effort plus large visant à permettre au Vieux Continent de rattraper les Etats-Unis et la Chine. Le président Emmanuel Macron prévoit de tenir un discours similaire lors d’un sommet mondial sur l’IA qui se tiendra à Paris le mois prochain.
L’ampleur du plan américain fait voler en éclats le projet de l’UE et révèle la volonté des Etats-Unis de ne pas se laisser distancer par la Chine. L’Europe — qui a déjà perdu la course sur les réseaux sociaux, le cloud et les puces — semble déjà sur le point de prendre du retard sur l’IA.
En l’espace d’une semaine, les Etats-Unis ont adopté une position radicalement plus agressive sur l’intelligence artificielle, en restreignant l’exportation de leurs puces pour l’IA, en abandonnant un projet de réglementation de cette technologie et en lançant un programme d’investissement qu’un investisseur a comparé au projet Manhattan, le plan américain visant à produire une arme nucléaire dans les années 1940.
Pas le même ordre de grandeur
L’UE prévoit de favoriser le déploiement des infrastructures nécessaires à l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle, dont ceux des concurrents européens du ChatGPT d’OpenAI.
En décembre, la Commission a sélectionné sept sites dans l’Union qui recevront des fonds pour construire des superordinateurs optimisés pour l’IA, ouverts aux start-ups et aux chercheurs pour entraîner leurs modèles.