Regards transatlantiques. A ce titre, l’avocate n’a pas manqué de relever une enquête de la National Public Radio américaine, qui a obtenu des documents produits en justice par TikTok. Un responsable cité dans ces rapports internes estime qu’une utilisation assidue peut affecter la capacité des utilisateurs à dormir, manger, ou même regarder quelqu’un dans les yeux. Une preuve que TikTok a conscience de la nocivité de ses outils, selon l’avocate.

BUDGET, ES-TU LÀ ? Le projet de loi de finances pour 2025 devrait faire son retour à l’Assemblée aujourd’hui en séance, et les députés reprendre l’examen là où ils s’étaient arrêtés — à la première partie, celle des recettes, si vous êtes perdus. Le socialiste Jacques Oberti espère bien en profiter pour sauver les 4 000 postes de conseillers numériques. Ce dispositif, cofinancé par l’Etat avec l’appui des collectivités, vise à aider les citoyens à apprivoiser les outils digitaux.

Le texte du gouvernement prévoit en effet de diviser par deux le budget alloué à ces conseillers, passant d’environ 60 millions d’euros à moins de 28 millions. Tout juste de quoi sauver 1 500 postes…

La proposition du député : rehausser le montant de l’Ifer, une taxe perçue par les collectivités sur les opérateurs de réseaux — fibre et téléphonie mobile — et rediriger ces nouvelles rentrées d’argent vers les conseillers numériques. La mesure avait été adoptée par la commission des Finances, le 18 octobre. Mais le député Oberti ne se fait pas trop d’illusions. “Au fond, ce qui compte, c’est ce qu’en fera le Sénat, et où ira la négociation avec le gouvernement”, reconnaît-il auprès de mon collègue Emile Marzolf.

En attendant, acteurs de l’inclusion numérique et élus locaux sont sur tous les fronts pour mobiliser l’administration, le gouvernement et les parlementaires. “Nous avons échangé avec le cabinet de Clara Chappaz, qui nous dit que l’inclusion numérique est une politique prioritaire, mais il n’y a concrètement aucune piste de financement qui a émergé aujourd’hui”, déplore Céline Colucci, déléguée générale des Interconnectés, l’association d’élus des villes urbaines.

Lobbying express. La Mednum, qui représente les acteurs de l’inclusion et assure en partie la formation des conseillers, propose quant à elle un “kit de mobilisation” clé en main, avec des ressources, des lettres toutes faites pour interpeller les parlementaires, et même des amendements prérédigés ! Hier, le lobby a par ailleurs inondé les boîtes mail des 577 députés et 348 sénateurs pour tenter de les rallier à sa cause. “L’amendement d’Oberti est ambitieux, mais c’est le seul, il nous en faut d’autres, et des plus raisonnables pour passer, y compris au Sénat”, décrypte Dorie Bruyas, à la manœuvre de l’opération.

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