C’est la pression de l’administration Trump, après tout, qui a conduit plusieurs pays européens à renoncer à des contrats avec le géant chinois des télécommunications Huawei, en raison des problèmes de cybersécurité signalés par les Etats-Unis.
L’Allemagne, en particulier, a évité la confrontation avec la Chine au sujet de Huawei, par crainte que Pékin ne prenne des mesures de rétorsion à l’encontre de son industrie automobile. Le pays a accepté d’exclure Huawei de ses réseaux au début de l’année, mais a repoussé davantage que prévu la date d’exécution.
Sous l’actuelle présidence de Joe Biden, le ton de Washington à l’égard de l’Europe a été plus conciliant. Le secrétaire d’Etat (équivalent du ministre des Affaires étrangères) Antony Blinken a dit à l’Europe en 2021 que les Etats-Unis “ne forceront pas leurs alliés à choisir entre eux et la Chine”.
Sous Trump, cette approche conciliante pourrait faire un virage à 180 degrés — une aubaine pour ceux en faveur d’une ligne dure face à la Chine.
“[La présidente de la Commission européenne, Ursula] von der Leyen, souhaite clairement adopter une approche plus dure vis-à-vis de la Chine, mais elle se heurte à la résistance d’Etats membres hésitants, principalement l’Allemagne”, pointe un haut responsable de l’UE. “Un petit coup d’une nouvelle administration Trump l’aiderait plutôt que de lui nuire.”
A l’approche des élections du 5 novembre, il ne faut pas s’attendre à ce que les responsables européens expriment ces opinions en public. Trump est profondément impopulaire dans la majeure partie de l’Europe, et il y a que peu de points politiques à marquer en le soutenant.