Les Danois semblent plus enclins à prendre Trump au mot. Le mois dernier, le roi Frederik a publié un décret modifiant les armoiries du Danemark afin d’y faire figurer de manière plus visible l’ours polaire du Groenland. Entre-temps, le gouvernement du Groenland a renouvelé ses appels à l’indépendance.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’annonce de Trump relève d’une “diplomatie très grossière”, commente Arild Moe, spécialiste du développement de la route maritime du Nord par la Russie à l’Institut Fridtjof Nansen, en Norvège. “L’idée que l’on puisse acheter un territoire autonome est scandaleuse. Mais je pense que l’on peut laisser cela un peu de côté, et parler ensuite des intérêts américains, car il y a quelque chose derrière tout cela.”

La fonte de la banquise et la montée en puissance de la Chine ont créé de nouvelles tensions dans la prise de décisions stratégiques dans la région, poursuit-il.

Jusqu’à présent, selon Michael O’Hanlon, la stratégie américaine pour l’Arctique consistait moins à “poursuivre agressivement l’accès unilatéral américain” qu’à empêcher la Russie ou la Chine de bloquer “l’accès d’autres personnes à l’Arctique, de la même manière que les Chinois ont menacé de le faire avec la mer de Chine méridionale”.

L’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, a indiqué la semaine dernière au journaliste Adam Rubenstein qu’il avait exhorté le président, au cours de son premier mandat, à modérer ses demandes de souveraineté sur le Groenland, cherchant plutôt à étendre la présence et l’influence des Etats-Unis sur l’île par le biais de discussions en coulisses avec les Danois et le gouvernement du Groenland. “C’est évidemment un intérêt stratégique”, a-t-il déclaré.

C’est une conversation à laquelle Frederiksen a semblé inviter dans les commentaires qu’elle a adressés aux médias danois mardi. A Copenhague, les dirigeants s’interrogent également sur la nécessité pour les Etats-Unis de posséder le Groenland, alors que leur allié serait ouvert à de nouveaux investissements et à une présence militaire américaine plus forte.

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