Jusqu’à présent, Bruxelles a respecté les règles du jeu traditionnelles en matière commerciale, en alignant ses droits de douane sur des marques américaines emblématiques, telles que Harley-Davidson, sur ceux imposés par Trump sur ses métaux industriels. En rendant coup pour coup, la Commission a cherché à reproduire les mesures prises par l’administration américaine, et non l’escalade.
Aujourd’hui, alors que Washington menace de punir davantage l’UE, non seulement pour ses droits de douane existants, mais aussi pour ce qu’il considère comme des barrières non tarifaires, notamment ses réglementations sur le numérique, Bruxelles se prépare à faire monter les enchères.
“Nous aborderons ces négociations en position de force”, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un discours prononcé devant le Parlement européen mardi, à la veille de l’annonce par Trump de l’imposition de droits de douane importants.
“L’Europe a beaucoup de cartes en main. Du commerce au numérique, en passant par la taille de notre marché. Mais cette force repose également sur notre volonté de prendre des contre-mesures fermes. Tous les instruments sont sur la table.”
En ciblant les services américains, Bruxelles pourrait avoir en tête les grandes banques, comme J.P. Morgan ou Bank of America, ou les acteurs de la tech, comme le réseau social X d’Elon Musk, le moteur de recherche Google ou Amazon, le plus grand retailer en ligne du monde.
“Nous n’excluons certainement pas une réponse plus importante, une meilleure réponse et une réponse encore plus créative, via [les droits de propriété intellectuelle]”, a prévenu un haut responsable de l’UE à la presse mi-mars.