POLITICO fait le point sur ce que l’on sait à ce stade.
Energie
Que contient l’accord ? Trump et von der Leyen ont convenu que l’UE achèterait pour 750 milliards de dollars de pétrole et de gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis — ce montant inclurait également d’autres produits énergétiques, tels que le combustible nucléaire. Cela représente 250 milliards de dollars de nouveaux achats d’énergie chaque année, ce qui, selon la cheffe de la Commission, contribuerait également à mettre fin à la dépendance de l’UE à l’égard des importations russes.
Qui gagne, qui perd ? En théorie, cet accord est une grande victoire pour les entreprises pétrolières et gazières américaines. En pratique, les experts affirment qu’il est irréalisable. Tout d’abord, atteindre cet objectif obligerait l’UE à tripler ses importations d’énergie en provenance des Etats-Unis — sur la base des chiffres de l’année dernière —, tout en demandant aux entreprises américaines de dérouter l’intégralité de leurs flux de vente d’énergie dans le monde vers le Vieux Continent, voire davantage. A titre de comparaison, les ventes totales d’énergie de la Russie à l’UE se sont élevées à seulement 23 milliards d’euros l’année dernière. Bruxelles dispose également de moyens limités pour remplir cette part du contrat : les importations sont complètement entre les mains des entreprises privées.
Par Victor Jack
Industrie automobile
Que contient l’accord ? Les droits de douane américains sur les voitures et les pièces détachées sont ramenés au niveau de base de 15% — ce qui correspond à l’accord conclu au début du mois par les constructeurs automobiles japonais. En échange, l’Union européenne a accepté d’abaisser ses droits de douane sur les voitures de 10% à 0%, d’après Olof Gill, le porte-parole de la Commission chargé des questions commerciales. Le diable se cache toutefois dans les détails, qui restent peu nombreux. L’accord entre les Etats-Unis et le Japon prévoit que ce dernier acceptera les véhicules homologués selon les normes automobiles américaines. Un responsable de la Commission a déclaré que l’accord avec l’UE comprenait “un engagement à travailler ensemble […] pour voir où les normes sont déjà alignées et où nous devons travailler plus étroitement pour les aligner à l’avenir”. Comme POLITICO l’a révélé, l’exécutif européen a précédemment lancé l’idée d’aligner les normes américaines de conduite autonome, ce qui a été mentionné dans le briefing technique de lundi comme une possibilité.
Qui gagne, qui perd ? Selon le lobby automobile allemand, c’est un mauvais accord qui continuera à peser sur le secteur. Il s’est joint au secteur automobile américain pour dénoncer les droits de douane sur les voitures et les pièces produites au Mexique, qui restent à un taux élevé de 25%. Mais, les véritables perdants ne sont pas les constructeurs automobiles, mais leurs employés, selon Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center for Automotive Research en Allemagne. Il estime que jusqu’à 70 000 emplois pourraient être supprimés dans les entreprises automobiles européennes et chez leurs fournisseurs, les constructeurs délocalisant leur production aux Etats-Unis pour contourner les droits de douane de 15%.