Son revirement se reflète dans la nouvelle voie tracée par la Commission, qui, depuis les élections européennes de l’année dernière, s’est détournée de l’élaboration de politiques vertes pour se concentrer sur la politique industrielle probusiness, dont font partie les mesures de réduction de la bureaucratie telles que le paquet omnibus. Ce changement est perçu par beaucoup comme une capitulation devant les forces de droite, qui se développent dans toute l’Europe, et perturbe les alliés libéraux de Macron.

“Ne cédons pas au populisme qui consisterait à penser, comme l’extrême droite d’ailleurs, que dès que c’est une norme, vous le shootez”, défend Olivia Grégoire, avertissant que si l’Europe ne s’en tient pas à ses normes de reporting vert, elle finira par obéir à celles imposées par d’autres puissances, telles que Washington. Le nouveau président américain Donald Trump a rejeté en bloc les programmes environnementaux de son prédécesseur, Joe Biden.

“Nous ne voyons aucune raison de reporter”, a tranché l’eurodéputé Pascal Canfin, membre de Renew, ajoutant que la position de son groupe était “oui à la simplification, mais non au report”.

Du “trumpisme light”

La France a été l’un des premiers pays de l’UE à adopter une loi sur le devoir de vigilance des entreprises en 2017. Paris a fièrement présenté la directive de Bruxelles — qui oblige les entreprises à vérifier que leurs fournisseurs respectent les règles en matière environnementale et de travail forcé — comme une version européenne de son texte.

Lorsque la France a pris la tête de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne en 2022, les ministres français et même Emmanuel Macron ont placé la directive sur le devoir de vigilance et la CSRD parmi leurs priorités en matière économique. Cependant, même à ce moment-là, certains ont accusé la France de ne pas être aussi favorable au texte qu’elle le prétendait en public. (Par exemple, Paris et d’autres gouvernements ont réussi à exempter le secteur financier du devoir de vigilance.)

Mais comme les grandes entreprises européennes se plaignent que l’excès de réglementation les pénalise par rapport à leurs concurrentes, en particulier aux Etats-Unis et en Chine, le gouvernement français s’est aligné sur leurs arguments.

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