Recettes en tout genre
Alors que l’exécutif cherche à renflouer les caisses de l’Etat, une multitude de dispositifs fiscaux en lien avec l’énergie ont été évoqués ces dernières semaines. La transformation de la peu rémunératrice contribution sur les rentes inframarginales (Crim) en une taxe sur la production installée d’électricité, proposée par Bruno Le Maire, fait l’unanimité contre elle dans le secteur.
Les énergéticiens s’étonnent de voir leurs revenus ciblés, alors que ceux-ci ont retrouvé leur niveau d’avant-crise énergétique, et qu’ils font face à d’importants investissements. Les experts relèvent, eux, l’incongruité d’une taxe sur l’électricité à l’heure où l’on cherche à électrifier les usages.
Certains y sont déjà allés de leurs contre-propositions. Comme EDF, qui a suggéré le versement d’un dividende à l’Etat — ce qui a le double avantage de porter sur un montant convenu à l’avance, et qui n’est à verser qu’en cas de l’atteinte d’un certain nombre d’objectifs.
A Bercy, on assure que rien n’est encore décidé, mais que le discours de Michel Barnier devrait permettre de clarifier qui devra passer à la caisse. “Il sera intéressant de voir comment il va concilier besoin d’investissements dans le secteur et besoin de prendre l’argent du secteur pour les finances publiques”, résume le lobbyiste des renouvelables précité.
Booster l’efficacité énergétique
A priori, l’efficacité énergétique et l’électrification des usages sont des sujets consensuels, même si le Rassemblement national s’est lancé dans un combat contre l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035 — et a récemment déposé une proposition de loi réautorisant la location des passoires thermiques.
“J’espère que Michel Barnier confirmera le chemin de décarbonation par l’électrification des usages, et qu’il enverra des signaux positifs sur le soutien à la demande”, nous textote un lobbyiste d’un important énergéticien étranger, évoquant les pompes à chaleur, les véhicules électriques ou encore l’électrification des processus industriels.