La prochaine fois, s’inquiète-t-on, la Russie pourrait attaquer un pays comme l’Estonie, la Lituanie ou la Lettonie — tous membres de l’UE et de l’Otan —, Poutine cherchant à tester l’engagement déjà peu enthousiaste de Trump envers l’alliance militaire et sa clause de défense mutuelle.

La France s’appuie sur la possibilité d’une présidence Trump pour exhorter les autres pays européens à renforcer leurs capacités militaires. “Nous ne pouvons pas laisser les électeurs du Wisconsin décider de la sécurité européenne”, a considéré le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, auprès de POLITICO.

Haddad a indiqué que la France travaillerait avec le vainqueur de l’élection américaine de mardi, quel qu’il soit, mais il a insisté sur le fait que l’Europe devait réfléchir d’urgence à la manière d’avancer dans un monde où l’on ne peut plus compter sur Washington. “Il s’agit de notre sécurité européenne”, a répété Haddad. “Nous devons être capables de soutenir [les Ukrainiens] quel que soit le résultat.”

Le problème, c’est que les dirigeants européens, y compris en France, plaident depuis deux ans en faveur de l’équipement de leurs armées. Pourtant, à l’exception de la Pologne, peu d’entre eux sont passés à l’acte.

Craintes de guerre commerciale

Une deuxième préoccupation pour l’Europe est que Trump rallume une guerre commerciale transatlantique. Il a menacé d’imposer des droits de douane de 10% à 20% sur toutes les importations aux Etats-Unis afin de ramener les emplois manufacturiers dans son pays. Et, alors que Pékin reste le centre de ses attaques, il a de la rancune à revendre. La semaine dernière, Trump a qualifié l’Union européenne de “mini-Chine”.

De hauts responsables européens chargés du commerce ont récemment déclaré aux ambassadeurs de l’UE qu’ils seraient prêts à réagir à d’éventuels différends commerciaux si nécessaire. A Londres aussi, le risque d’une nouvelle guerre commerciale est présent dans l’esprit de l’équipe de Keir Starmer. A l’instar de leurs homologues européens, les responsables britanniques élaborent des plans de secours au cas où Trump gagne et décide de mettre à exécution ses menaces tarifaires.

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