A travers l’Europe, se lier avec Weidel est considéré comme une provocation, car les membres de son parti populiste et anti-immigration, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), sont accusés depuis des années de whitewashing et de banaliser les crimes nazis. L’AfD est actuellement en deuxième position dans les sondages.

Emmanuel Macron a rapidement accusé Musk d’être allé trop loin dans en clamant son soutien à l’AfD. “Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé ?” a-t-il déclaré lors d’un discours à l’Elysée.

La pression est maintenant sur la Commission européenne pour qu’elle réagisse, étant donné qu’elle est chargée de faire appliquer la loi européenne sur les services numériques (Digital Services Act ou DSA), qui encadre les plateformes de réseaux sociaux, y compris X, et menace d’infliger d’importantes amendes pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial, voire de blocages temporaires, en cas d’infraction.

Avantage déloyal

Le principal problème auquel Musk serait confronté sur le plan juridique dans le cadre du DSA ne concerne pas tant le contenu, mais à quel point l’exposition sur une plateforme aussi importante que X donnerait à l’AfD un avantage public déloyal par rapport à ses rivaux avant un vote.

Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé de l’application de la législation numérique, a estimé samedi que Weidel bénéficierait d’un “avantage significatif et précieux” par rapport à ses concurrents et a rappelé à Musk qu’il devait respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit de l’UE sur les réseaux sociaux.

L’eurodéputée allemande des Verts Alexandra Geese a défini le problème comme suit : “Elon Musk qui discute avec Alice Weidel, leader de l’AfD, sur X est couvert par la liberté d’expression. Sa manipulation algorithmique, [qui] inonde intentionnellement les timelines allemandes de X avec de la propagande d’extrême droite et noie les contenus progressistes, ne l’est pas.”

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