“Le gouvernement a une approche réductionniste. Ils considèrent que le président n’est là que pour donner un visage à la politique ou jouer les porte-parole, en lisant des instructions préparées”, critique auprès de POLITICO Radosław Fogiel, un député du parti populiste Droit et justice (PiS) qui soutient Karol Nawrocki.
“Représenter le pays, c’est quelque chose de plus large. Le président, en tant que représentant de l’Etat, ne peut se limiter à un rôle de porte-parole du gouvernement”, continue Radosław Fogiel, qui est aussi vice-président de la commission des Affaires étrangères du Parlement.
Mais le gouvernement tient à ce que Donald Tusk tienne les rênes.
“Le président représente la Pologne, mais présente la position de l’Etat, qui est celle du gouvernement, même s’il n’est pas d’accord avec elle”, a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Paweł Wroński, aux médias polonais, ajoutant : “Il ne peut y avoir deux politiques étrangères pour un seul Etat.”
Bras de fer
Cette bataille s’inscrit dans le cadre d’une guerre plus large visant à déterminer qui dirige la Pologne.
Donald Tusk dirige une coalition centriste qui a pris le pouvoir en décembre 2023 après avoir évincé le gouvernement PiS qui était aux manettes depuis huit ans. Karol Nawrocki était soutenu par le PiS, et sa victoire en juin, ainsi que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ont douché les espoirs de Donald Tusk de ramener la Pologne sur la ligne politique dominante de l’UE.