Début 2022, Joe Biden a désigné Amy Gutmann ambassadrice en Allemagne. Cherchant à contraster nettement avec son prédécesseur, Ric Grenell, le fervent envoyé de Donald Trump, Gutmann n’a jamais manqué une occasion de faire l’éloge de ses hôtes.
La diplomate, dont le père juif a été contraint de fuir les nazis, a régulièrement chanté les louanges des Allemands pour leur reconnaissance publique de leur histoire pendant la Seconde Guerre mondiale. Un héritage qu’elle a un jour comparé à celui des Etats-Unis.
“Nous avons aussi une histoire, une histoire honteuse d’esclavage dans notre pays”, a-t-elle déclaré aux journalistes après son arrivée à Berlin. “Il est important que nous montrions par nos actes, et pas seulement par nos paroles, à quel point nous défendons avec force les droits de l’homme et sommes aux côtés de nos frères et sœurs ukrainiens.”
Pour l’Allemagne, qui a passé quatre ans à se tracasser sur quel coup Trump pourrait lui réserver, la rhétorique de Biden et de ses collaborateurs a été un soulagement bienvenu.
L’Ukraine au pied du mur
Dans ce contexte, Biden et Scholz, qui a pris ses fonctions quelques semaines seulement avant l’invasion russe de février 2022, ont eu une relation étroite dès le départ.
Pour le chancelier, un social-démocrate dont le parti avait caressé l’idée d’ordonner le retrait des armes nucléaires américaines du sol allemand, l’invasion russe a été un électrochoc. Scholz a immédiatement changé de pied, créant un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour entamer le travail ardu de reconstruction de l’armée allemande, que les dirigeants du pays avaient laissé s’atrophier au cours des décennies qui ont suivi la chute du mur de Berlin.