Certains chercheurs ont souligné que les racines de Big Disinfo, forgées dans une révolte partisane contre Trump, ont conduit à des prescriptions de discours manifestement unilatérales.
“Les chercheurs en désinformation n’ont pas transcendé les origines partisanes du discours de désinformation pour développer une procédure impartiale et fiable permettant de séparer la désinformation de la véritable information”, a écrit Joseph Uscinski, professeur de sciences politiques à l’université de Miami, en 2023.
Il en résulte une “tendance involontaire” du domaine de recherche “à prendre parti dans les débats politiques polarisés qu’il tente d’étudier” et une “pathologisation asymétrique de ce que nous, les chercheurs, considérons comme de fausses croyances”.
“Une tâche impossible”
Si les réseaux sociaux n’ont pas au centre des analyses à froid de l’élection cette fois-ci, la désinformation — et les discussions à ce sujet — est restée d’actualité. Trump et ses partisans les plus en vue, comme Elon Musk, ont répété des rumeurs infondées selon lesquelles les immigrés mangeraient des animaux domestiques, par exemple.
Malgré les efforts du mouvement antidésinfo, ce type de rhétorique est devenue mainstream depuis 2016.
“Le débat public du pays s’est déplacé vers la droite, si bien qu’il n’est plus nécessaire de se tourner vers des espaces marginaux pour entendre des opinions anti-immigrés, antiféministes, antitrans, anti-LGBTQ, ces choses-là sont adoptées par des personnes appartenant à l’élite”, analyse Alice Marwick.