Ils ont en tout cas une chance à saisir pour concurrencer les Etats-Unis et la Chine, estime-t-elle. Et la balle est désormais dans le camp de la Commission européenne. “Nous aimerions qu’elle puisse annoncer, à l’occasion du sommet, le début de sa feuille de route sur l’intelligence artificielle”, précise-t-elle.
“Un certain nombre d’initiatives nécessaires au développement, que ce soit sur la formation des talents, la puissance de calcul ou le financement sont plus naturellement décidées à l’échelon européen. Nous continuons d’espérer des développements au-delà de ce qui a déjà été dit”, ajoute-t-elle.
Débattre sur les données de santé
L’autre enjeu du sommet sera de fédérer les pays sur des initiatives communes à tous les pays volontaires, expliquent de concert Anne Bouverot et Martin Tisné. Ce dernier veut présenter en février une fondation, ou une organisation internationale, consacrée aux “communs numériques” afin de valoriser une démarche ouverte des technologies. “Il y a une fragmentation au niveau mondial des organisations d’intérêt général, et nous avons besoin tout simplement de travailler à une échelle différente”, explique-t-il auprès de POLITICO.
Selon Tisné, l’objectif est de faire de cette organisation un espace de partage de données d’entraînement de qualité, afin que l’intelligence artificielle puisse explorer des secteurs de pointe. Le tout “en faisant la part entre le respect fondamental de la vie privée et les besoins collectifs”, détaille-t-il, citant pour exemple le sujet des données de santé, “qui est parmi le plus difficile”, notamment sur le plan de leur collecte et de leur exploitation, étant donné leur caractère sensible.
“Je ne vais pas promettre qu’on fera des miracles en quarante-huit heures de sommet sur le domaine le plus compliqué, mais je pense que si l’on veut être sérieux dans la démarche d’explorer l’impact positif de l’intelligence artificielle, il faut travailler sur les domaines de la santé et de l’éducation. C’est critique”, insiste-t-il.
Depuis plusieurs mois, Martin Tisné, qui dirige AI Collaborative, sonde et consulte les acteurs et représentants d’entreprises d’IA via un groupe WhatsApp dédié au sujet. L’objectif est tant de les convaincre de se joindre au projet que de demander des financements : il espère pouvoir abonder le projet avec des financements publics et privés, à égalité.