Dans un pays où les agriculteurs représentent 23% de la main-d’œuvre et 18% de la population, soit le taux le plus élevé de tous les Etats membres de l’UE, les politiques agricoles et alimentaires de Georgescu sont cruciales. Dans son programme de 17 pages, intitulé “Nourriture, eau, énergie : Un retour aux sources de la nation roumaine”, il propose une série de mesures utopiques et rassurantes pour les zones rurales.

“Il a les mêmes idées que Robert F. Kennedy Jr.”, compare Cristian Pîrvulescu, professeur d’études politiques à la principale université de Bucarest, en référence à l’ancien candidat à la présidence des Etats-Unis qui a rejoint la campagne victorieuse de Donald Trump et a été récompensé par une nomination au poste de ministre de la Santé.

Comme RFK Jr., Georgescu embrasse un “écologisme radical” qui défie le clivage gauche-droite habituel, puisant dans les leitmotivs antimondialistes partagés par les extrémistes des deux camps. Il s’en prend à l’agriculture intensive, à ses produits agrochimiques “toxiques” et à sa production “polluante et inefficace”, s’engageant au contraire à “soutenir l’agriculture paysanne et l’agriculture traditionnelle et biologique”.

“Les insecticides et pesticides synthétiques seront remplacés par des alternatives écologiques, et les produits chimiques à longue durée de vie seront remplacés par des substances actives issues de la nature”, selon son programme. Cela permettra de préserver “les forêts et les rivières propres, de sauver les abeilles [et d’assurer] une alimentation propre et de qualité”, promet-il.

L’universitaire ajoute qu’“il est crucial de protéger le sol”, car “le sol est la première ressource stratégique de la Roumanie”. Tout cela coûte de l’argent et l’Etat devrait défendre ses agriculteurs, par “la capitalisation des petits producteurs, le soutien aux marchés locaux, [et] un réseau de banques populaires et coopératives” pour financer une révolution agroécologique.

Make agriculture great again

La politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, son pot commun de subventions agricoles, devrait être réorientée vers les petits exploitants (qui représentent plus de 90% des agriculteurs roumains) et le système de production extensive à petite échelle du pays “devrait devenir un modèle à suivre dans les Balkans et en Europe”, exige Georgescu.

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