In-N-Out. Pour y remédier, le sénateur veut “inverser la donne” et basculer d’un modèle d’opt-out à un modèle d’opt-in. Traduction : le démarchage serait interdit par défaut, sauf pour les personnes qui ont délibérément et explicitement donné leur accord en s’inscrivant sur une liste. Soit exactement l’inverse de Bloctel, qui permet aujourd’hui d’exprimer son refus d’être démarché et de signaler les numéros fautifs. Le sénateur y voit aussi un moyen de réduire les marges de manœuvre des fraudeurs.

Reculade ? La rapporteure du texte Olivia Richard (UC) craint “la mort du démarchage”, et se montre plus mesurée pour préserver les emplois. La liste de consentement général au démarchage n’étant pas conforme au RGPD, comme elle l’a indiqué à mes collègues de Paris Influence, le texte a été largement remanié hier en commission. A la place, la sénatrice préfère la bonne vieille case à cocher en bas d’un formulaire, comme c’est déjà le cas pour le démarchage par SMS ou par mail.

Mollo mollo. Elle n’est pas la seule à vouloir contenir les velléités de Pierre-Jean Verzelen. Le secteur des télécoms aimerait lui aussi avoir le temps de souffler après la loi Naegelen de 2020. Cette dernière visait, déjà, à encadrer le démarchage et lutter contre la fraude : restrictions sur les horaires et jours d’appels, nouvelles sanctions pour les fautifs, et mise en place d’un détecteur d’appels frauduleux par les opérateurs télécoms.

SuperMAN. Ce “mécanisme d’authentification des numéros” (MAN) vient seulement de prendre du service, et les premiers appels ont été bloqués en octobre. Mais il est encore loin d’être parfait. D’ailleurs, il ne couvre pour l’instant que les appels de téléphone fixe à téléphone fixe. Aussi, le DG de la Fédération des télécoms, Romain Bonenfant, estime plus judicieux d’attendre que la loi de 2020 produise ses effets, et d’en “faire le bilan avant d’envisager de nouvelles mesures”, qui pourraient pénaliser les démarcheurs “légitimes”, sans pour autant compliquer la vie des fraudeurs.

LA DATA, C’EST LEUR DADA. C’est aujourd’hui que se réunissent en conclave les “chief data officers” de l’Etat. La directrice interministérielle du numérique (Dinum) convoque cet après-midi les représentants des ministères pour un comité interministériel des données, le deuxième et dernier de l’année. Le ministre Guillaume Kasbarian ne sera toutefois pas de la partie — ses prédécesseurs aussi ne s’y rendaient que de façon occasionnelle.

Au menu : un état des lieux des chantiers en cours de la Dinum pour faciliter le partage de données entre administrations et donc leur exploitation, mais aussi pour déployer l’intelligence artificielle. Celle-ci devrait bientôt intégrer différents outils à la main des agents publics, notamment pour générer des comptes-rendus de visioconférences.

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