Cette politique du Département d’Etat n’est en aucun cas spécifique à la France, nous a confirmé un diplomate américain. En tout, “15 600 contrats, prêts et aides à l’étranger” ont été passés en revue par l’administration Trump. Cela expliquerait pourquoi, en France, la Fnac, par exemple, en a été destinataire, et non Saint-Gobain, Air Liquide ou encore Capgemini, pourtant très présents sur le marché américain.

La plupart des patrons digèrent en attendant la suite

Du côté du patronat, le Medef n’avait pas eu vent de la missive avant vendredi. A l’heure où son président, Patrick Martin, était dans l’avion du ministre Jean-Noël Barrot revenant de Chine, un haut gradé de l’Avenue Bosquet préférait même croire à une fake news.

“On est un peu sonné. Tous les jours, il y a des annonces trumpiennes, mais, celle-là, on ne s’y attendait pas, elle est gratinée. C’est une extension d’extraterritorialité aux valeurs des entreprises”, commente Pascal Tebibel, membre du Medef international.

A l’Afep, où l’on s’étonne de “la proportion” prise par l’affaire, aucune prise de position officielle n’est prévue. “C’est un sujet d’autorité à autorité, moins un sujet d’entreprises”, juge sa directrice générale Stéphanie Robert.

“L’idée qui prévaut dans les boîtes comme chez les patrons est une désapprobation, mais le sujet est d’abord d’expertiser les conséquences juridiques, puis de se tourner vers l’Etat afin de provoquer une réponse coordonnée, sous-entendu d’Etat à Etat, et non des réponses individuelles”, souligne une conseillère de dirigeants.

Ce n’est manifestement pas l’approche qu’adopteront toutes les entreprises.

Contacté samedi, un directeur des affaires publiques d’une grosse boîte, pour qui l’initiative “pose un sérieux problème”, nous a indiqué qu’il comptait, dès lundi, se rapprocher de l’ambassade américaine pour leur demander “quelle est l’idée” derrière cette lettre.

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