Parmi les gestes auxquels les socialistes tenaient le plus : si un “accord global” entre partenaires sociaux n’est pas trouvé au bout des trois mois de concertation sur les retraites, François Bayrou s’engage à ce qu’un nouveau projet de loi soit présenté comprenant les “avancées issues des travaux”, selon un courrier envoyé jeudi aux responsables socialistes et rendu public dans l’après-midi.
Le Premier ministre y réaffirme noir sur blanc que la discussion se fera “sans totem ni tabou, pas même l’âge légal d’ouverture des droits”, rappelant simplement avoir fixé “une condition, (…) celle de l’équilibre financier”.
Entre autres nouvelles mesures, les socialistes retiennent notamment l’abandon de l’ajout de deux jours de carence pour les agents publics et l’abandon de la suppression de 4 000 postes d’enseignants dans l’Education nationale, témoignent deux députés auprès de POLITICO. Mais pas seulement.
Les hauts patrimoines aussi dans le viseur
Le maintien d’une taxe sur les hauts revenus figure aussi parmi les engagements du chef du gouvernement. Proposée par Michel Barnier, cette “contribution exceptionnelle sur les hauts revenus” touche les ménages gagnant plus de 500 000 euros par an, pour un gain espéré de 2 milliards cette année.
En 2026, un “nouveau dispositif pérenne” remplacerait cette taxe dans le prochain budget, pour un rendement du “même ordre”, leur promet Bayrou. Autre nouveauté : la hausse de 0,1 point de la taxe sur les transactions financières, pour porter le taux à 0,4%
D’autres recettes issues de la copie budgétaire de Michel Barnier seront gardées, comme la surimposition ponctuelle des grandes entreprises (8 milliards d’euros), la taxation des rachats d’actions (400 millions) ou la “rationalisation” du crédit d’impôt recherche (400 millions). Au total, le Premier ministre vise une hausse de la fiscalité de 21 milliards d’euros entre 2024 et 2025.