En 2022, le chiffre d’affaires du Jardin d’acclimatation s’élevait à 31,6 millions d’euros et la redevance, à 2 millions. Le tout pour un résultat net négatif de – 1,6 million d’euros, selon le rapport d’activité des délégataires et concessionnaires de la mairie de Paris. La future Maison LVMH, quant à elle, rapportera 150 000 euros par an à la ville, en plus d’un intéressement sur les recettes, de 2 à 10%.

Autre problème, aux yeux d’Emile Meunier : si LVMH promet que les visiteurs du jardin auront toujours accès à la parcelle transférée, “celle-ci doit accueillir un théâtre de plein air privatisable 130 jours par an”, installé sur un parvis d’un peu moins de 400 mètres carrés, d’après les documents de la municipalité. “Une modification mineure du contrat”, estime-t-on, là aussi, dans l’entourage de Patrick Bloche.

“Ce n’est pas parce que c’est privatisable qu’on privatisera, balaie un porte-parole du groupe. Ce transfert ne changera strictement rien pour les visiteurs du jardin.”

Plus largement, LVMH invoque “un pur aménagement technique de bon sens” et nie “être dans une logique d’accaparement des lieux sous prétexte qu’[il] a contribué à leur entretien”.

Le même argumentaire apparaît dans les avenants récemment signés par Anne Hidalgo et que POLITICO a pu consulter. Ceux-ci font état de la nécessité “d’assurer l’autonomie fonctionnelle du site” en rassemblant des équipements techniques — de gestion d’eaux pluviales ou d’accès du personnel, notamment — “au sein du même périmètre et donc de la même CODP [convention d’occupation du domaine public]”.

Pas de quoi rassurer Emile Meunier, qui dénonce un bois de Boulogne transformé en “LVMH-land”. Et qui justifie ainsi son combat : “J’essaie de prendre des sujets symboliques pour attirer l’attention sur des pratiques que je réprouve et qui consistent à dérouler le tapis rouge aux grandes entreprises”, assume l’élu, devenu en quelques années le premier opposant local à Bernard Arnault.

Plus récemment, il est monté au front, aux côtés d’autres élus et d’associations, sur plusieurs dossiers, de l’amphithéâtre LVMH de l’Ecole Polytechnique au toit-terrasse de la Samaritaine installée le temps des JO 2024, en passant par la statue géante de l’artiste Yayoi Kusama et son logo Vuitton, installée au pied du grand magasin puis finalement retirée.

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