Une initiative encouragée par Laurent Wauquiez
Etonnamment, tant il est peu connu pour sa passion pour l’écologie, le feu vert et même l’impulsion pour constituer cette petite escouade verte sont venus de Laurent Wauquiez. A la fin de la réunion de groupe qui a suivi le vote du moratoire sur les renouvelables proposé par l’un des leurs, Jérôme Nury, le président des députés Droite républicaine a enjoint à ceux qui le voulaient de se mettre au travail.
“En réponse à certaines voix du groupe qui prenaient leur distance avec Jérôme Nury, Laurent Wauquiez a dit que c’était très bien qu’une sensibilité existe, mais qu’il ne fallait pas le faire en opposition à Jérôme”, détaille un cadre LR. Cette même source reconnaît que son camp “bute depuis des années” sur la définition d’une ligne écolo de droite.
S’il y a des propositions “qui ne sont pas des interdictions tous azimuts” et qui “ne sont pas une fuite en avant sur les dépenses publiques”, le groupe pourra s’y retrouver, veut croire ce cadre LR. Bref, le message de Laurent Wauquiez est passé : organisez-vous à l’avenir pour des propositions positives.
“Structurer, j’avais déjà ça en tête et Laurent a ouvert la porte en grand”, se réjouit Antoine Vermorel-Marques, qui est un proche de Michel Barnier — ce dernier est d’ailleurs “furieux” de la tribune cosignée par Bruno Retailleau d’après France Inter. Le but, assure le député, n’est pas d’être un courant minoritaire, mais que “la ligne officielle prenne en compte la ligne environnementale”. Un beau challenge, alors que sur ce sujet LR votent de plus en plus comme le RN.
Ne pas “laisser cette thématique à la gauche”
Engagée dans cette aventure, Virginie Duby-Muller se félicite qu’il puisse y avoir “une autre voix”, car elle ne se sent “pas forcément à l’aise avec la position du groupe” sur le moratoire sur les renouvelables, ni sur la suppression des zones à faibles émissions lors de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique.
“Il faut une écologie de droite, il ne faut pas qu’on laisse cette thématique à la gauche”, poursuit-elle en citant comme référence Jacques Chirac, Michel Barnier ou Nathalie Kosciusko-Morizet. La droite, dit-elle, ne doit pas se positionner “que sur le régalien et l’immigration”.
A la veille du vote solennel de la proposition de loi de programmation énergétique, elle a signé, avec Antoine Vermorel-Marques et Sébastien Martin, une tribune dans L’Opinion pour rappeler que l’histoire de leur famille politique ne les condamnait pas “à aligner des slogans ou des formules toutes faites sur l’écologie punitive et à vouloir appuyer sur la pédale de frein”. Une sorte de manifeste avant l’heure.