Une partie de l’objectif pourra être atteint grâce à des crédits carbone internationaux, un mécanisme controversé qui externalise une partie des efforts climatiques de l’Union européenne vers les pays en développement.
Par ce biais, les gouvernements de l’UE seraient en mesure de financer des projets climatiques dans d’autres pays et de comptabiliser les réductions d’émissions qui en résultent dans leurs propres objectifs. Les critiques, y compris les conseillers scientifiques de l’Union, avertissent que cela risque de saper les efforts nationaux de décarbonisation de l’UE.
Comme l’a rapporté POLITICO en début de semaine, la Commission propose de fixer des limites strictes aux crédits, de conditionner leur utilisation à une étude d’impact appropriée, d’exiger que les projets financés produisent des réductions d’émissions significatives et suggère de les exclure du marché du carbone de l’UE.
L’exécutif européen souhaite également qu’un maximum de 3 points de pourcentages de l’objectif soit atteint grâce à des crédits, s’alignant ainsi sur la position de l’Allemagne en la matière.
La proposition accorde également aux pays deux concessions supplémentaires pour faciliter la réalisation de l’objectif : d’une part, l’intégration des absorptions de CO2 dans le marché carbone de l’UE, ce qui permettrait d’alléger la pression sur les industries énergo-intensives ; d’autre part, une plus grande flexibilité entre les objectifs d’absorption du CO2 et les objectifs de réduction des émissions des pays.
Cet article a d’abord été publié par POLITICO en anglais et a été édité en français par Alexandre Léchenet.