A partir de 2019, les enjeux ont pris de l’ampleur. L’entreprise a tenté de repousser les pressions visant à réduire la dépendance des pays occidentaux à l’égard de son équipement 5G pour des raisons de sécurité et d’espionnage.
Pour traverser cette tempête géopolitique, la société a offert des salaires à six chiffres à d’anciens journalistes et responsables politiques occidentaux ayant des liens directs avec des lieux de pouvoir, tels que l’Elysée et Westminster.
Au cours des deux dernières années, Huawei a perdu beaucoup de son influence à Bruxelles, alors que l’opinion sur les entreprises chinoises de la tech a changé et que les gouvernements européens se sont alignés sur une approche plus prudente de l’utilisation de l’équipement 5G de Huawei pour leurs réseaux. Au niveau de l’UE, la Commission européenne a annoncé en 2023 des mesures visant à empêcher Huawei et ZTE d’accéder aux financements européens de la recherche, et à faire en sorte que les opérateurs ayant contractualisé arrêtent d’utiliser l’équipement chinois.
Le bureau bruxellois de l’entreprise a également vu le départ de lobbyistes et de responsables de la communication.
Selon les données du registre de transparence de l’UE, Huawei Technologies a dépensé entre 2 et 2,25 millions d’euros en lobbying auprès de l’UE en 2021, 2022 et 2023 — ce qui est beaucoup, mais reste inférieur à ses dépenses des années précédentes, qui étaient estimées à environ 3 millions d’euros en 2018, 2019 et 2020.
![]() |
En octobre, Huawei a déclaré qu’elle disposait de 11 lobbyistes à temps plein pour l’UE, dont 9 étaient accrédités pour accéder au Parlement européen. A son apogée, elle en déclarait 21.