Les désaccords entre les deux pays sur des questions brûlantes, telles que les accords de libre-échange, ne disparaîtront probablement pas comme par enchantement, mais leurs responsables affirment qu’il est possible de trouver un terrain d’entente sur de nombreux sujets, en particulier sur le front de la défense.
“Il y a eu une modification de leur perception du monde. Et là, pour le coup, on se rapproche vraiment de la nôtre”, commente Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République et président du groupe d’amitié France-Allemagne à l’Assemblée nationale.
L’effet Trump
Merz et Macron avaient déjà probablement tout pour bien s’entendre. Tous deux sont des créatures du monde de l’entreprise, bien que la carrière de Merz dans le secteur privé — dont des passages au cabinet d’avocats Mayer Brown et au conseil d’administration de la société d’investissement BlackRock — ait été beaucoup plus longue que celle de Macron en tant que banquier chez Rothschild & Co. Ils partagent même une affinité pour l’artiste allemand Anselm Kiefer.
Mais sans Trump, il n’est pas certain que les deux dirigeants seraient partis sur d’aussi bonnes bases.
Le futur dirigeant allemand est un atlantiste assumé mais, après que son alliance conservatrice est arrivée en tête des élections fédérales en février, il a clairement indiqué que les Etats-Unis, un pays qu’il affirme avoir visité plus de 100 fois, ne sont plus, sous Trump, l’allié fiable qu’ils étaient.
Trois jours plus tard, Merz s’est rendu à Paris pour un dîner de trois heures avec Macron à l’Elysée, au cours duquel ils ont discuté — en anglais — de questions allant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie aux dépenses de défense et aux défis économiques de l’UE. Merz se décrit comme “très proche” de Macron.