“Quelqu’un de concret”
Une partie des associations de la protection de l’enfance veut en tout cas croire à une possible politique de long terme avec Sarah El Haïry. D’autant que la Nantaise, un temps intéressée par les prochaines municipales, semble avoir mis le projet de côté, selon une source proche du château.
“Nous avons constaté que ça n’est pas quelqu’un qui fait de grandes déclarations, mais de concret dans ses actions”, analyse la présidente de la Voix de l’enfant Martine Brousse, qui a appuyé le nom de Sarah El Haïry pour le poste.
La présidente de l’association prend pour exemple la création, lorsque Sarah El Haïry était ministre, d’une mission interministérielle relative à la situation des unités d’accueil pédiatriques des enfants en danger, pour recueillir la parole des enfants : “Elle a été particulièrement à l’écoute et rapide sur cette question. Elle est simplement partie trop tôt”.
Quelques ambitions sur les écrans
Côté numérique, elle avait lancé, avec l’ancienne secrétaire d’Etat chargée du numérique Marina Ferrari, le label “P@rents, parlons numérique” pour des ressources destinées à accompagner les familles sur ces enjeux. “Ça tarde à décoller et ça n’apporte pas grand chose pour le moment”, remarque toutefois Thomas Rohmer, qui est membre du comité d’experts du label.
Sarah El Haïry avait aussi l’ambition de proposer un appel à projet pour renforcer des “maraudes numériques”, dans le cadre du plan de lutte contre la prostitution des mineurs lancé en 2021, destinées à repérer en ligne et orienter les mineurs en situation de prostitution. Une idée que la haut-commissaire pourrait mettre en oeuvre alors que la Délégation aux droits des enfants mène actuellement un cycle d’auditions sur le sujet. Sa présidente, Perrine Goulet, souhaite d’ailleurs agir rapidement “sur les plateformes où sont diffusées les annonces”.
De retour aux affaires, Sarah El Haïry a donc l’occasion de reprendre ce qu’elle avait trop brièvement entamé. Et elle est attendue au tournant.