Les pays qui sont des contributeurs nets — comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède — versent plus d’argent dans la caisse qu’ils n’en reçoivent en retour. Il est donc souvent plus difficile pour ces gouvernements de justifier auprès de leur opinion publique nationale la nécessité d’augmenter le budget global de l’UE.
Le commissaire européen au Budget, Piotr Serafin, a promis “un paquet ambitieux de ressources propres” qui, “d’une part, renforcera la capacité financière de ce que nous avons ici au niveau européen, mais, d’autre part, sera également politiquement et socialement acceptable pour les Etats membres, mais aussi pour les citoyens de l’Europe”.
On lui souhaite bonne chance. “Nous ne voyons pas la nécessité de nouvelles ressources propres et certainement pas de taxes européennes”, a coupé court Jessica Rosencrantz, la ministre suédoise. “Nous savons qu’il y a un grand débat allant de l’utilisation des revenus du système d’échange de quotas d’émission de l’UE et du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, à d’autres formes de nouvelles ressources propres. La Suède n’en voit pas la nécessité. Nous préférerions que l’accent soit mis sur la redéfinition des priorités au sein du budget, ce qui est toujours difficile, mais c’est ce qu’il faut faire dans un budget national, même lorsque l’on doit relever de nouveaux défis.”
Le respect de l’Etat de droit comme conditionnalité ?
L’un des moyens de réaliser des économies est d’empêcher qu’“un seul euro” soit versé à un pays qui enfreint de manière flagrante les normes démocratiques de l’UE en matière d’“Etat de droit”, a ajouté Jessica Rosencrantz. Ce point de vue correspond aux objectifs de la Commission pour le prochain CFP.
L’équipe d’Ursula Von der Leyen élabore un nouveau régime de “conditionnalité” qui renforcerait les sanctions financières à l’encontre de pays comme la Hongrie (et, par le passé, la Pologne), dont la Commission estime qu’ils ne respectent pas les libertés démocratiques qui, selon elle, sont au cœur des valeurs de l’Union européenne.
Toutefois, étant donné que chaque pays de l’UE doit approuver le paquet budgétaire dans son intégralité — y compris la Hongrie de Viktor Orbán —, il n’y a aucune garantie que les règles de conditionnalité soient intégrées dans le projet de budget final, quelle que soit la volonté de von der Leyen et de ses commissaires.